This was first published in English in Aphorismi Urbigerani, or Certain Rules... London 1690. [This text has been transcribed by Joel Tetard.] Back to alchemy texts and articles in French.
Circulation mineure Urbigerienne
ou l'�lixir philosophique v�g�tal avec les trois voies certaines pour le pr�parer
I
Notre circulation mineure est seulement un �lixir sp�cifi� appartenant au r�gne v�g�tal, avec lequel sans feu ou sans autre pr�paration des v�g�taux, nous pouvons en un instant extraire leur vraie essence contenant leur vertu, qualit� et propri�t�, qui est une grande curiosit� chymique, une grande merveille dans la pratique de la m�decine et une d�monstration des oeuvres de la nature.
II
Nous l'appelons circulation parce qu'elle est rarement, voire jamais, utilis�e dans quelque extraction ou exp�rience chymique et qu'elle ne perd rien de sa qualit� ou propri�t� : ce qui est une pr�rogative de l'�lixir universel, appel� aussi grande circulation, parce qu'il commande dans les trois r�gnes de la nature; alors que celle-ci, �tant limit�e � un seul r�gne, est pour cette raison appel�e mineure.
Diff�rencions la circulation majeure de la mineure: cette derni�re est un �lixir qui peut op�rer dans le r�gne v�g�tal ce que la majeure op�re dans les trois r�gnes (v�g�tal-min�ral-animal) soit la s�paration des trois principes (sel-mercure-soufre) d'un mixte.
III
Des larmes ind�termin�es de Diane, apr�s l'apparition d'Apollon, et apr�s la s�paration des trois principes, d�termination, digestion et glorieuse r�surrection, nous pouvons sans l'addition d'une autre chose cr��e, pr�parer cet �lixir d�termin�, qui est la premi�re, la plus noble et la plus secr�te voie des Philosophes (comme entr�e � la sagesse de la nature).
IV
La d�termination des larmes de Diane consiste uniquement dans leur parfaite et indissoluble union avec la terre v�g�tale fixe, philosophiquement pr�par�e, purifi�e et spiritualis�e, pour l'amour duquel elles sont oblig�es de quitter leur premi�re propri�t� universelle ind�termin�e et �tre conjointes ensemble avec un particulier d�termin�, qui est requis pour notre circulation mineure.
V
Notre seconde voie pour pr�parer notre �lixir v�g�tal se fait par un juste traitement de la plante du plus noble degr�, restant par elle-m�me ou support�e par d'autres : apr�s la pr�paration de laquelle et sa putr�faction, c'est-�-dire r�duction en une huile, s�paration des trois principes avec leur purification, union et spiritualisation, l'ensemble doit �tre chang� en une fontaine spirituelle �ternelle, renouvelant toute plante qui y sera plong�e.
VI
La troisi�me et commune voie consiste en une conjonction du sel v�g�tal fixe avec son propre esprit sulfureux volatil, tous deux pouvant �tre bien pr�par�s par des chimistes vulgaires; mais dans la pr�paration du soufre le plus pur (contenant l'�me), s'il subit quelques d�triments par des manipulations non philosophiques, ils ne peuvent �tre ins�parablement joints sans un m�diateur sulfureux, par lequel l'�me �tant renforc�e, le corps et l'esprit sont aussi capables gr�ce � lui d'une union parfaite.
VII
Le propre m�diateur requis pour l'indissoluble union de ces deux sujets est uniquement une mati�re sulfureuse et bitumeuse - issue de la plante vivante ou morte - laquelle est trouv�e en plusieurs parties du monde et est connue de bien des mani�res par l'humanit� (le copavian que nous trouvons le meilleur et ensuite l'italien), avec lequel et apr�s qu'il a �t� s�par� de ses impuret�s par le menstrue universel, tous les pores et atomes du sel fixe - qui est tr�s fortifi� par lui - �tant dilat�s, il est alors capable de recevoir son propre esprit et de s'unir avec lui.
VIII
Pour fortifier le soufre et ouvrir les pores du sel, nulle autre m�thode n'est � utiliser que d'imbiber le m�me sel avec la mati�re bitumeuse, par une chaleur digestive mod�r�e (poule couvant des oeufs), et quand le sel d�ss�che, les imbibitions doivent �tre r�p�t�es jusqu'� ce que vous le trouviez tant satur� qu'il refuse de l'�tre encore par plus de mati�re bitumeuse.
IX
Pendant les imbibitions, toute la masse est remu�e au moins 9 ou 10 fois par jour avec une spatule ou un autre instrument en bois sec; par ce mouvement r�it�r� la mati�re bitumeuse re�oit un meilleur ingr�s dans le corps et l'op�ration est parfaite plus t�t.
X
Il faut �tre tr�s attentif dans les imbibitions � ce que nulle impuret� ou poussi�re ne tombe dans la mati�re. Pour pr�venir cela, votre vaisseau doit �tre couvert avec un papier perc� de nombreux trous, ou avec un autre couvercle convenable, et de fa�on que rien (qui poss�de encore son soufre interne) ne puisse entrer par les pores tr�s dilat�s et ouverts du sel, car la mati�re peut facilement se d�terminer en un autre sujet et g�ter ainsi votre entreprise.
XI
Si apr�s trois ou quatre semaines au plus, votre sel v�g�tal fixe ne manifeste pas sa pleine saturation, il est certain que vous ne pouvez aller plus loin avec lui (dans l'oeuvre) et vous pouvez �tre certain que vous avez fait une erreur dans la notion du sel ou du vrai m�diateur sulfureux ou dans la marche des imbibitions.
XII
Quand vos imbibitions sont bien r�alis�es, votre sel est ainsi idoine � recevoir son propre esprit, qui le rend volatil, spirituel, transparent et merveilleusement p�n�trant, entrant par la sueur dans les pores et parties de tout v�g�tal, en s�parant d'une fois leur vraie essence d'avec les �l�ments.
XIII
Alors que le sel est bien pr�par� pour la r�ception de son propre esprit, si vous n'avez pas respect� la juste proportion, qui est que le volatil soit toujours pr�dominant sur le fixe, vous ne serez 'amais capable de faire aucune union parfaite entre les deux sujets, contraires en qualit�, par impossibilit� naturelle.
XIV
Avant que vous commenciez vos distillations et cohobations, apr�s addition d'esprit v�g�tal � son propre sel, une putr�faction de huit ou dix jours est n�cessaire; durant ce temps, l'esprit sulfureux renforc� par la mati�re bitumeuse et trouvant le sel accessible pour se)'oindre � lui, a le pouvoir d'entrer dans ses pores pour faciliter la volatilisation et l'union.
XV
Si apr�s six ou sept distillations et cohobations sur le reste du distillat, vous ne trouvez pas votre esprit tr�s aiguis� et le reste (caput mortuum) dans la bouteille �galement insipide, c'est le signe �vident que vous avez failli dans la vraie connaissance de l'esprit v�g�tal, lequel �tant extr�mement volatil, a le pouvoir naturel de volatiliser son propre corps et de s'unir ins�parablement � lui, le trouvant capable de cette r�ception.
XVI
Vous devez observer dans les progr�s de vos distillations que le m�diateur sulfureux ne monte point car il est un vrai m�diateur aidant � unir le corps avec l'esprit, avant la spiritualisation du corps, et sans l'aide duquel l'union parfaite des deux sujets ne peut �tre attendue; mais au contraire dans la poursuite du travail, cette aide pourrait �tre tr�s d�savantageuse aux deux sujets et ruiner totalement l'op�ration.
XVII
L'ascension du m�diateur sulfureux, quand l'esprit commence � porter partout son propre corps pour s e l'unir ins�parablement � lui, signifie �videmment et certainement que vous n'avez pas r�gl� le feu ainsi qu'il le fallait et qu'au lieu de donner un feu violent qui le d�truit, vous devez donner un feu de vapeur doux pour faciliter l'union.
XVIII
Quand votre sel est �lev� � sa parfaite spiritualisation et vraie union avec son propre esprit volatil, vous avez alors en votre pouvoir votre circulation mineure ou �lixir v�g�tal et menstrue, avec lequel vous serez � m�me de r�aliser des merveilles dans le r�gne v�g�tal, s�parant non seulement en un instant leurs principes ou �l�ments mais aussi avec une m�me op�ration le pur de l'impur.
XIX
Si vous placez dans votre �lixir v�g�tal une plante verte, mise en pi�ces, en moins d'une demi-heure ou un quart d'heure, sans feu de putr�faction ext�rieur, il se fera un pr�cipit� dans le fond de la bouteille (Partie morte) qui n'est rien d'autre que la terre damn�e, et � la surface flottera une huile jaune - contenant le sel et le soufre - et l'�lixir sera de la couleur de la plante, contenant son esprit v�g�tal, lequel s'il ne se fait pas est un signe que vos op�rations n'ont pas �t� philosophiques.
XX
Une seule goutte de cette huile jaun�tre donn�e (dans les maladies) en accord des vertus et qualit�s attribu�es � la plante, chaque matin et soir prise dans un verre de vin ou d'un quelqu'autre v�hicule ad�quat, fera infailliblement et insensiblement la cure de ces maladies, renfor�ant l'esprit vital et purifiant le sang dans les maladies et infections, quand on en continue l'usage.
XXI
Un corail jet� dans ce menstrue est un excellent exp�riment : bien que les pores du corail soient plus serr�s que dans n'importe quel autre v�g�tal, il se dissoud aussit�t dedans, son corps et son �me surnagent en huile rouge sanguine et sa terre grasse tombe comme un excr�ment gris au fond.
XXII
Mais le v�ritable �lixir proprietatis (comme le nomme Paracelse) est r�alis� avec des myrrhes, alo�s, safran, mis dans ce menstrue.
Cette huile qui surnage aussit�t est un grand cordial qui soigne, presque comme l'�lixir universel, toutes les maladies gu�rissables. Le caput mortuum tombe au fond.
XXIII
Ce menstrue dissoud non seulement toutes sortes de gommes et autre �tres v�g�taux, mais aussi toutes les huiles et bitumes qui naissent des v�g�taux, lesquels alors accomplissent des miracles aussi bien chez les vivants que chez les morts, de mani�re que sans autre peine ou ouverture des corps, ces derniers ne se d�composent plus.
XXIV
Bien que ce seul menstrue soit sp�cifi� pour les v�g�taux, il sait en un instant tirer la teinture des min�raux et des m�taux, mais il ne sait pas s�parer tous leurs principes parce que cela n'a pas �t� d�cr�t� par la nature. Les soufres pr�par�s du r�gne m�tallique, avec leur puissance balsamique, sont moins b�n�fiques pour les poumons et la rate que cet �lixir proprietatis fait avec ce menstrue. C'est pourquoi l'extrait des teintures m�talliques est cit� � titre de curiosit�.
XXV
Parce que ce menstrue v�g�tal est perp�tuel, on doit faire attention � ne rien perdre par impr�voyance en s�parant l'huile de l'esprit, ceci �tant �vit� en distillant doucement au bain de vapeur avec des ustensiles bien s�ch�s et lut�s. Le menstrue passe avec le phlegme v�g�tal qui est s�par� par distillation au bain et l'huile et l'esprit v�g�tal sont laiss�s au fond (ils passent facilement avec une chaleur commune) de sorte que le menstrue a tout purifi�, recr�� et rendu philosophique.